En décembre 2017, j’ai publié mon premier livre sans éditeur.
Je suis entré dans le monde de l’auto-édition. J’y pensais depuis un moment et c’est un concours de circonstances qui m’ont aidé à sauter le pas. Je suis devenu ce que j’appelle un autoréditeur.
Oui, un « autor-éditeur« , car en réalité, quand on se lance dans l’auto-édition, on se retrouve à tout assumer : la partie de création (propre au travail de l’auteur) et la partie de diffusion (propre au travail d’éditeur).
Suis-je un autoréditeur rebelle et en colère ?
Certes, l’auto-édition a été l’occasion de prendre en main totalement le destin de mon écriture : des premières idées, ébauches de plan jusqu’à la présentation, le partage avec le lectorat.
Mais, mon envie de devenir autoréditeur ne signifie pas que j’ai claqué définitivement la porte de la négociation avec un éditeur, en ce qui concerne d’autres projets à venir.
C’était avant tout un choix, un test, un essai. Étais-je capable de prendre en charge, seul, la fabrication d’un livre : écriture, illustration (des figures plutôt), mise en page, composition, couverture, publication, promotion ?
En outre, c’est également le projet, le contenu qui m’a poussé à tenter l’expérience. Cela faisait un moment que je voulais partager autrement mon expérience de créateur et de formateur. Ce premier projet de livre auto-édité (Design Narratif) a pris du temps à mûrir, à voir le jour. Une fois ce travail de conception terminé, je voulais le publier assez vite. Je n’avais pas envie de perdre prendre le temps à de négocier avec un éditeur le contenu, les conditions de cession, la forme, les délais… De par mon expérience d’auteur (publié à compte d’éditeur, comme on dit), je sais comme cela est long parfois. Là, j’étais pressé de voir mon livre imprimé et distribué.
Petit bilan de ces 2 années auto-édition
Cela fera bientôt deux ans que j’ai auto-édité mon premier manuel. J’en ai même publié, tout récemment, un deuxième ouvrage technique : sur l’écriture de BD. Vous en concluez, à raison, que l’expérience m’a convaincu de l’intérêt de continuer à exercer en tant qu’autoréditeur. Pour autant, le bilan est plus subtil que ça.
Dans les faits, je me considère davantage comme ce que l’on appelle un « auteur hybride ». Hybride parce que je partage mon travail entre publication à compte d’auteur et publication à compte d’éditeur. Ainsi, une BD de fantasy que j’ai scénarisée vient de sortir aux éditions Guymic-RG. Selon le projet, selon l’envie, je continue aussi de travailler « main dans la main » avec un éditeur et de lui confier la fabrication et la diffusion de certains de mes écrits.
L’auto-édition est quand même une voie intéressante, sinon, je n’aurai pas rempilé pour une deuxième saison avec mon manuel de BD. C’est un complément de revenus non négligeable en ces temps difficiles pour les auteurs qui cherchent à vivre de leur plume. D’autant, que mon premier manuel désormais écrit, il continue à vivre sa vie, à vendre. Mais, comme je le précise, c’est un complément, comme les missions et les prestations que j’exerce pour boucler mon résultat annuel.
L’auto-édition est également un apprentissage. On découvre ainsi la partie moins connue de la vie d’un livre : la fabrication, la correction, la publication et, last but not least, la promotion et le suivi. Éditer un livre, c’est un métier. Cela réclame un réel désir, du temps, des compétences.
L’auto-édition n’est pas la voie rêvée pour un auteur qui peine à (ou refuse de) se faire signer chez les éditeurs. C’est un vrai parcours (du combattant), ça ne marche pas à tous les coups, ça demande de s’investir durablement dans ce chemin. La liberté de l’auteur (sans éditeur) a un prix.
L’auto-édition est finalement, une alternative. Une autre manière, pour moi en tout cas, d’avancer dans ma carrière, de faire aboutir mes projets. Je suis notamment décidé à continuer à autoréditer d’autres ouvrages techniques sur l’écriture et le scénario. Voilà, ce que je peux vous confier au bout d’à peu près deux ans d’auto-édition.