Pitcher son projet de jeu vidéo
Après vous avoir parlé du process du pitch audiovisuel, j’en viens à me dire qu’il faut également aborder le pitch tel qu’il est pratiqué dans l’industrie vidéoludique. Et c’est à ce moment que Molly Heady-Carroll, cofondatrice du studio de développement hollandais Arcane Circus, poste un passionnant article (en anglais) sur le célèbre site de game design gamasutra « Pitching Games……. ».
En résumé, je vous propose de partager et commenter son expérience, en français.
Pitcher, c’est toujours pitcher
J’entends par là que, quelque soit l’industrie, le secteur, la branche, votre expérience. Fondamentalement, un pitch reste un sales pitch (un argumentaire commercial).
Le jeu vidéo ne fait pas exception. Il s’agit donc encore :
- de vendre votre idée, votre concept, votre oeuvre
- de donner envie d’en voir plus, de vendre une promesse (de jouabilité, d’originalité, de faisabilité, de viralité)
Mais plus précisément, que trouve-t-on dans un pitch de jeu?
L’anatomie du pitch
Le terme n’est pas de moi, mais de M. Heady-Carroll. Un emprunt au script doctor John Truby…
M. Heady-Carroll distingue 5 moment clés dans une courte présentation de 3 mn maximum.
J’en ai ajouté un sixième, qu’elle évoque, mais qui ne fait pas partie stricto sensu du déroulé. Il n’est pas à une authentique rubrique (une slide) à préparer, mais influence la morphologie globale (pour rester dans la métaphore organique) de votre présentation.
1.) Se présenter
Puisque vous présenter une oeuvre collective, il s’agit de présenter l’équipe. Vous pouvez le faire un peu plus tard, mais il est important de donner une dimension humaine à votre présentation. Vous n’êtes pas des
2.) La Punch-line (alias l’accroche)
On retrouve ici condensé en une phrase clé, l’axe de votre jeu. Vous vous adressez au joueur potentiel : qui va-t-il incarner? Dans quel type d’univers? Dans quel but? Et comment?
Un enfant solitaire et muet parcourt un environnement sinistre, truffé de pièges et de monstres terrifiants (Limbo par Playdead)
3.) L’expérience de jeu
Quelle est l’intention de votre jeu? Porte-t-il un message?
Dans quelle genre de jeu se rangerait le vôtre : RPG, Puzzle, Gestion?
La mécanique fondamentale ou la caractéristique spécifique de votre jeu? Un seul bouton en guise de contrôle, par exemple.
4.) Le (les) plateforme(s) et la chronologie de diffusion
Précisez bien à quelles plateformes vous destinez votre projet. Correspond-il aux usages des utilisateurs de la plateforme : PC, XBox, Playstation, iOS, Android, Facebook, web-based…
J’ajouterai, cela découle en partie de la plateforme, indiquez la cible que vous avez identifiée. Sa plateforme fétiche fait-elle partie de celles que vous avez retenue?
La chronologie de diffusion, c’est votre plan de communication et de production. Chaque plateforme a ses spécificités techniques et donc engendre des coûts supplémentaires. Il s’agit donc d’y aller, surtout quand on a des moyens plus limités, pas à pas, une plateforme après l’autre.
Assurez-vous bien, là encore, que la première plateforme retenue est celle de votre coeur de cible.
5.) FAQ avec le sourire
Prenez toujours le temps de répondre avec courtoisie, enthousiasme et humour aux questions des jurés et du publics, aussi insolites soit-elles.
Ils sont les premiers membres de votre future communauté. Ménagez-les.
6.) Un pitch par Jury
Même si votre projet est unique, il y a plusieurs manières de le voir. Et vous devez adapter votre pitch à vos interlocuteurs.
Un éditeur ou un producteur sera plus intéressé par la faisabilité et la profitabilité de votre jeu
Un game designer sera plus sensible à la pertinence de l’expérience, la jouabilité.
Un journaliste sera friand de détails factuels, graphiques, techniques qui viendront nourrir un éventuel article sur le dit-jeu
….
Merci beaucoup, cette article m’aide vraiment beaucoup. 😀
Content de savoir que ça serve aux autres…