Ce que les Neurosciences nous révèlent sur l’apprentissage
Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler de narration au sens strict, mais d’éducation, de transmission, qui est une forme cousine du storytelling.
Le storytelling a en effet comme ambition, au-delà d’être une simple parenthèse ludique et divertissante, d’enseigner, de transmettre une information, une notion, une réflexion…
Or, aujourd’hui, les neurosciences vont de plus en plus en profondeur dans ce qui était encore, hier, une boîte noire, un véritable trou noir : notre cerveau.
C’est ce que nous « enseigne » l’article de Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive au Collège de France. Article paru dans Paristechreview.
Nous commençons tout juste à répertorier certaines zones spécifiques de notre esprit. Nous commençons tout juste à déchiffrer son fonctionnement, son langage, son « système d’exploitation ».
D’une certaine manière, même si le cerveau, l’intelligence humaine est plus plastique et complexe que celle de l’ordinateur, elle obéit à des logiques que l’on peut nier ni négliger. Le cerveau ne peut pas apprendre tout n’importe comment.
Ainsi, les neurosciences confirment certaines intuitions des sciences éducatives.
Notamment, l’apprentissage de la lecture, qui doit se faire de manière basique, orthographique.
La logique de la « méthode globale » est séduisante mais elle est incompatible avec celle de l’apprentissage de la lecture, qui ne peut que se faire de manière décomposée, lettre-à-lettre puis mot-à-mot.
Bref, les neurosciences nous permettent aujourd’hui de savoir 4 choses fondamentales sur notre cerveau d’apprenant:
- 1) Attention
Tout d’abord notre cerveau, sous peine d’exploser comme une cocotte minute sous haute pression, doit trier les informations les plus pertinentes. On ne peut donc commencer par apprendre que si l’on est attentif ou concentré.
- 2) Engagement (par l’action)
On ne peut réellement retenir une notion, que si la met en pratique. Il ne suffit pas d’avaler la pilule arithmétiques pour apprendre à faire des calculs, il faut s’exercer.
Il en va de même pour le sport. A la théorie, il faut allier la pratique si l’on veut mémoriser durablement et efficacement.
- 3) Itération
La pratique, l’action, nous permet d’établir un diagnostic. Ce qui va confirmer certaines notions et nécessiter une remédiation pour celles qui demeurent encore mal comprises. Les erreurs ne sont pas des échecs, mais servent, dans un processus itératif, à améliorer nos savoirs.
- 4) Standardisation
Pour consolider les acquis : transformer le savoir en savoir-faire, il faut automatiser les actions, en faire des réflexes.
Il suffit encore de penser au sport ou aux activités physiques : on oblige les stagiaires à répéter les mêmes gestes pour que ceux-ci deviennent des gestes inconscients, bien coordonnés car totalement intégrés, implicites.
En conclusion, l’article de Stanislas Dehaene nous rappelle que le sommeil joue également un rôle. En creux.
A l’instar de nos chers ordinateurs, qui ont besoin d’être éteint pour installer les mises à jours critiques, le sommeil nous aide à organiser nos savoirs (les marquer d’un raccourci) pour pouvoir les utiliser ultérieurement, au besoin.
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