La Dramaturgie d’Aristote
Dès l’antiquité, Aristote, considéré comme le père de la narration scénaristique, pose (dans son ouvrage la Poétique) les bases de toute dramaturgie, de tout storytelling.
Une bonne histoire se doit d’avoir un début, un milieu et une fin.
Que veut dire papi Aristote? Qu’un bon récit se décompose en trois grands moments distincts. Les fameux 3 actes.
Pour Aristote, un récit (mythos) est le déroulé (en général chronologique) des événements qui amènent l’histoire jusqu’à sa conclusion.
Les 3 actes aristotéliciens
Aujourd’hui, on reconnaît trois auteurs, qui prolongent cette vision ternaire de la dramaturgie : Syd Field, Robert McKee & Yves Lavandier. Les trois auteurs reconnaissent leur appartenance à l’héritage d’Aristote dans leur paradigme du scénario.
Remarquez qu’au milieu de deux gourous US, nous avons un spécialiste de langue française!
Néanmoins, je vais plutôt m’attarder sur le modèle de Field, qui n’est accessible en ligne qu’en anglais. Au contraire du modèle de Lavandier.
Voici donc, dans les grandes lignes, les trois arches d’un scénario qui respectent les canons d’une narration cohérente et bien logique.
- ACTE 1 : le démarrage ou exposition
On nous présente le contexte, le personnage principal et l’action démarre.
Elle démarre par l’incident déclencheur, l’évènement qui va précipiter le personnage dans l’histoire.
Il se termine par un 1er rebondissement (1st turning point) qui oblige le personnage mettre en place un véritable plan d’attaque
- ACTE 2 : la confrontation ou l’action
C’est l’essentiel de l’intrigue, au moins les deux tiers.
La tension dramatique monte crescendo tout au long de cet acte.
Le deuxième acte se termine pour un 2e rebondissement : « le plan a échoué, tout reste à faire! »
- ACTE 3 : la résolution ou le dénouement
La tension dramatique continue à grimper jusqu’au climax, qui est le point culminant de la tension dramatique.
La tension retombe ensuite. C’est pourquoi, on parle d’action descendante pour le 3e acte, à l’opposé de l’acte 2 (action montante).
L’action s’achève par l’épilogue, qui permet de dénouer tous les fils narratifs du récit et de clore l’histoire.
Et voici un schéma, en anglais, mais intuitif, qui résume en image ma présentation :
Bien entendu, il existe des scénarios plus atypiques, plus expérimentaux et des approches alternatives à celle d’Aristote.
J’y reviendrai dans de prochains articles…