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Comment je suis devenu scénariste professionnel 1/2

mon super scénario bidon
Mon super projet de scénario… pas original… 😉

Confession d’un auteur sur son parcours professionnel

Vous êtes nombreux(ses) à me poser la question, par oral, courriel ou messagerie. Vous voulez savoir comment devenir scénariste, auteur, narrative designer. Ce post et d’autres qui vont suivre, car le sujet est copieux, vous est destiné.
Je commence donc par le commencement. Parler de ce que je connais le mieux. Moi, mon parcours. Mais par quel miracle, suis-je un auteur professionnel, qui vit de l’écriture et des activités connexes (consulting, formation, animation) ?
La réponse, vous vous en doutez, est : ce n’est pas un miracle, c’est un édifice que j’ai bâti peu à peu et que je continue à entretenir.
Bien entendu, je ne prétends pas être LA référence du scénariste tout média confondu, et même je vous invite à prendre ma « biographie », comme un exemple, une référence, pas une règle absolue.
Pour autant, à discuter avec mes collègues, à lire les témoignages de mes confrères, force est de reconnaître que je ne suis pas un cas isolé. Alors, vous êtes prêts ? Allons-y…

Se former ou être formé ?

Tout d’abord, j’ai presque honte de le dire aujourd’hui quand je vois cette pépinière d’écoles et de talents qui a éclos un peu partout en France : BD, animation, audiovisuel, jeu vidéo, numérique… Je n’ai pas fait d’école de création. J’ai suivi un cursus qui a peu à voir avec l’artistique ou le littéraire : l’économie. Si si, regardez mon profil LinkedIn.

Comme nombre de mes collègues scénaristes, je suis un autodidacte. Je me suis formé tout seul. Attention, j’insiste bien sur ce terme « formé tout seul ». Je n’ai pas reçu le don d’écriture après avoir brûlé un cierge à l’église. J’ai pratiqué, j’ai produit. Après mes premières parties de Jeu-de-Rôle, alors que j’étais au collège, je me suis mis à écrire. Sur mes parties, mes personnages, mes univers. J’ai ensuite écrit des débuts de roman, des bouts de poésies, des sketches de théâtre et de vidéo. Et j’ai lu beaucoup de manuels sur l’écriture, le scénario, la narration.

Puis, ayant démarré ma carrière d’auteur, grâce au dispositif de formation pour professionnel, j’ai pu assister à des master class d’écriture. J’ai également participé à des ateliers d’écriture et de création. Tout ça m’a appris énormément sur la narration et l’écriture collaborative. Car, un scénariste ne travaille jamais seul. Contrairement à un romancier, il bosse avec d’autres créatifs (artiste, comédien, game designer, musicien…).

Pour résumer, je ne dis pas que les formations diplômantes ne servent à rien. Mais que, dans mon cas comme dans le cas d’autres collègues, on peut faire sans. S’il est trop tard pour vous de retourner à l’école, ce n’est pas foutu. Tout reste encore possible. A condition de cultiver certaines qualités, vitales à mon avis. En tout cas, c’est grâce à elles si je suis devenu professionnel.

Les qualités vitales

Le parcours d’un auteur, d’un artiste est un marathon. C’est un travail de longue haleine. Si vous pensez que le succès sera au rendez-vous immédiatement, vous risquez d’être déçu. C’est rarement le cas, et ce ne fut pas le mien, vous vous en doutez. C’est petit à petit, que je suis arrivé là où je suis maintenant. Heureusement, je n’étais pas seul : j’avais quelques atouts dans ma manche :

  • La Passion. Tout d’abord, j’ai osé ce métier parce que j’étais un grand rêveur, un fan d’imaginaire. Je vous l’ai déjà dit, j’ai beaucoup créé avec le Jeu-de-Rôle (inventé et joué des personnages, maîtrisé des parties, créé des parties, créé des décors de jeu) et les univers SFFF (Le Seigneur des anneaux, Elric, Dune, Rork, Star Wars, Alien, Akira, Blade Runner…). Scénariste réclame un tel investissement dans la création et la conception. Heureusement, j’avais ce désir, cette passion de jouer avec les possibles, de créer. Sinon, j’aurai abandonné avant d’avoir signé mes premiers contrats
  • La Volonté. Désirer être scénariste, c’est bien, mais ça ne suffit pas. Dans ma tête, c’est longtemps resté à l’état de doux rêve. Je n’arrivais pas à y croire : trop incertain et risqué. Je vivais en province, je ne connaissais personne dans le milieu créatif, je n’étais pas sûr de mon talent. Et puis, j’ai eu un grave accident de la route. J’ai passé 6 mois en convalescence. J’ai eu le temps de prendre du recul. Je n’avais pas encore de statut professionnel stable. Qu’avais-je à perdre ? Pas grand chose. Et surtout pas le regret de n’avoir jamais tenté ma chance. J’ai osé vouloir accomplir mon rêve ! Vivre de mon imagination, de mon art, de mon talent. Je suis convaincu qu’il est indispensable de croire en soi. Ce rêve, c’était le mien et personne d’autre que moi ne pouvait le réaliser à ma place
  • Passer à l’action. C’est bien beau d’avoir juré que je voulais devenir auteur. Encore fallait-il se donner les moyens d’atteindre ce beau rêve. Maintenant que j’avais entendu « l’appel de l’aventure », il me restait à y répondre. Vous connaissez tous le mythe du « Voyage du héros » de J. Campbell ? Je devais m’aventurer dans le monde de l’écriture professionnelle, un territoire inconnu, un monde extraordinaire, riche de possibles. Il fallait que je saisisse les opportunités qui se présentaient à moi. Il fallait que je pratique, que je gagne en XP, en skill, en level. Je devais améliorer mon savoir-faire. Et toutes les occasions, plus ou moins créatives, plus ou moins rémunératrices étaient plus ou moins bonnes pour enrichir mon CV. Pour vous dire la vérité, j’ai laissé passer certaines occasions. Parfois, j’ai eu raison a posteriori, parfois non. Grâce à ce parcours d’obstacles, j’ai pu mieux connaître mes points forts et mes points faibles : structure, intrigue, personnages, univers, dialogues, style, rapidité, régularité, ponctualité…
  • Rayonner. Savoir-faire, c’est bel et bon, mais ça ne suffit pas à générer des occasions, des propositions. Il faut encore le faire-savoir. C’est ce que j’ai appris. La chance, ça se provoque. Et pour cela, il n’y a pas de miracle. D’abord, j’ai manifesté aux autres professionnels : auteurs, artistes, éditeurs, producteurs, ma volonté et ma capacité d’écrire. J’ai fréquenté de nombreux salons : BD, manga, SFFF, Livre, Jeu, Jeu vidéo, Transmédia, soirée thématiques. J’ai créé mon premier blog puis celui-ci, j’ai ouvert des comptes sur les réseaux sociaux : Facebook, LinkedIn, Twitter, Instagram… Avec tout cet boulot de communication et de socialisation, J’ai créé des liens avec des collègues ou des lecteurs/joueurs, j’en ai rencontré d’autres. J’ai également sympathisé avec certains d’entre eux. J’ai également créé de bonnes relations avec les partenaires avec lesquels j’ai travaillés. Petit à petit, j’ai ainsi développé mon réseau professionnel. Et c’est fondamental. Même si on recrute des salariés dans les industries créatives, la plupart des opportunités et deals se font par le bouche-à-oreille, la recommandation. C’est dommage, mais c’est ainsi. Quand j’ai commencé, je ne connaissais personne dans aucun secteur, alors, ne baissez pas les bras : croyez en vous, retroussez-vous les manches et tenez bon le cap !

En résumé, avant de partir à l’aventure (et conquérir un poste dans votre futur métier), ne partez pas les mains vides. Préparez votre voyage, car il va être long et semé d’embûches.

C’est déjà la fin ?

Non pas vraiment, mais c’est déjà assez long comme ça. Je vous donne rendez-vous pour la suite de ma biographie pro dans le prochain article

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Ronan Le Breton

Ronan Le Breton Story Designer Story Teller Narrative Designer Auteur de mauvais genres

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