Les récits sont des relations conflictuelles
Ce principe d’axe dramatique fait florès dans la narratologie anglo-saxonne.
On définit le récit par une relation conflictuelle entre le protagoniste et une force antagoniste. Le protagoniste incarne ici l’Homme en tant que membre de l’espèce humaine est confronté à une menace incarnée.
l’Homme mauvais, la société mauvaise (désincarnée ou injuste), la nature (hostile), la machine (déshumanisée), ou lui-même (conflit avec ses démons intérieurs).
- L’Homme opposé à l’Homme. Le héros doit se battre contre un adversaire unique, de chair et d’os, un rival. Nous sommes ici dans un conflit extérieur, extérieur au protagoniste.
e.g Batman Vs le Joker, Die Hard…
- L’Homme opposé à la société. Le héros s’oppose à une institution, créée par ses semblables mais qui est injuste, inégalitaire, hypocrite,…
e.g. Hunger Games, 12 années d’esclavage…
- L’Homme contre la machine. Le héros lutte contre un adversaire qui n’a plus d’humain que l’apparence. La machine considère les humains comme des éléments accessoires voire nuisibles.
e.g. Matrix, Terminator…
- L’Homme face à la nature. Le héros se bat cette fois contre la colère des éléments qui veulent sa perte ou la nature inflexible s’opposent à ses désirs.
e.g. 2012, Moby Dick…
- L’Homme face à lui-même. Le héros se retrouve à combattre son double maléfique, ce qu’il connaît le moins car il le refoule au plus profond de lui. Dans ce cas, l’obstacle est intérieur. Il se niche dans l’esprit même du protagoniste.
e.g. Le Portrait de Dorian Gray, L’Etrange cas du Dr Jekyll & de Mr Hyde.
Les récits sont des formes visuelles
Dans l’esprit de Kurt Vonnegut (auteur américain méconnu en France) les histoire épousent des formes limitées. Formes que l’on peut représenter visuellement et non de manière abstraite, comme dans le paradigme de Vladimir Propp (cf. la Morphologie des contes de fées).
Kurt Vonnegut a ainsi isolé 10 schémas narratifs possibles dont:
- L’Homme dans le gouffre (Un jour sans fin)
- Un Garçon rencontre une Fille (Quand Harry rencontre Sally)
- De Mal en pis (La Mouche)
- Où est la sortie? (Hamlet)
- L’Ancien testament (Hercule, qui finit empoisonné par sa femme)
- Cendrillon (Cendrillon)….
Chacune de ces courbes narratives oscillent entre la bonne et la mauvaise fortune du protagoniste. Pour faire simple, le récit suit le parcours émotionnel du personnage qui passe de « tout va bien » à « tout va mal » et réciproquement.
Comme la leçon de Vonnegut est avant tout visuelle, voici une infographie que vous partage.
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