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Quels logiciels j’utilise pour l’écriture narrative

Toujours à propos des messages et des questions qu’on me pose sur mon activité d’auteur et de scénariste : « Dites-moi, quels logiciels super sophistiqués et super chers vous utilisez dans votre job ? » La réponse que je leur fais est malheureusement courte et déconcertante : Aucun.

Vous vous en doutez, c’est en réalité un peu plus compliqué que ça. Cependant, dans l’absolu, je n’ai pas de solution miracle à proposer. Au final, c’est avant tout une question de budget, de curiosité, d’agilité, de ressenti personnel. En effet, là encore, je ne prétends pas vous faire la leçon. Simplement, vous révéler que cela dépend davantage de vous, de votre situation, de votre besoin d’avoir un outil simple, souple ou sophistiqué.

Les logiciels d’écriture : une liste non exhaustive et subjective

Une dernière remarque, cet article concerne uniquement les outils de rédaction. Pas les applications de recherche, de partage, ou d’inspiration.

Pour l’édition de livre : roman, BD, web, ePub

Quand j’ai commencé ma carrière de scénariste au début des années 2000, j’étais fauché. Pas les moyens de me payer Microsoft Office. Autant vous dire que je me suis contenté d’un outil gratuit : OpenOffice puis LibreOffice. Pendant plus de 10 ans, je n’ai utilisé que celui-là : Writer principalement (l’équivalent de Word). Il m’a également servi à composer mes présentations type Powerpoint pour mes ateliers, mais ce n’est pas aussi précis et aisés d’utilisation que Powerpoint.

Aujourd’hui, il existe bien entendu la suite Google Docs, qui propose le même service, avec la possibilité partager le travail avec d’autres coauteurs. Mais, cette alternative n’était pas présente en 2000. Vous pouvez donc vous contentez également de vous servir des outils Google qui sont un autre concurrent de Microsoft.

Personnellement, je me suis peu servi de Celtx et pas du tout de Scrivener. Je bricole mes plans, schémas, graphiques, mind-map avec les logiciels office, je les imprime et les étale sur mon bureau quand j’écris. Je déteste perdre passer mon temps à fouiller dans les sous-menus de mon logiciel pour trouver l’information que je cherche… Mais, c’est, je le répète, une question de point de vue. Chacun fait comme il le sent.

En tout cas, avec le recul, je peux vous dire que tant que vous travaillez seul ou avec des partenaires qui utilisent la même solution Office, vous avec le choix : OpenOffice, LibreOffice, Google Doc ou Microsoft Office. Ils sont tous OK. C’est après que ça se complique.

Pour le jeu et le jeu vidéo

Quand j’ai recommencé à travailler sérieusement pour l’industrie du jeu vidéo, j’ai rapidement trouvé les limites des solutions concurrentes de Microsoft. J’envoyais mes documents sous le format Word ou Excel (oui, le scénariste de jeu travaille souvent sous Excel, c’est pratique pour la production mais pas pour la rédaction). Jusque-là : à peu près OK pour les documents type : Pitch, synopsis, séquenciers.

Là où ça se compliquait c’est que je recevais les feedbacks en commentaires. Là, ça buggait parfois. J’ai dû me rendre à l’évidence. Il fallait investir dans Microsoft Office. D’autant que mes interlocuteurs avaient quelques surprises dans la mise en page quand ils ouvraient un gros document (genre script) que j’avais converti en Word (Microsoft).

En revanche, je n’ai pas ressenti la nécessité d’acheter des logiciels dédiés au jeu vidéo : Articy Draft ou Chat Mapper. Ils sont robustes et pensés pour s’intégrer à des moteurs classiques : Unity ou Unreal. Mais ce sont avant tout des applications pour des studios, pas pour un freelance comme moi. Elles coûtent sacrément chers ! Articy Draft ne propose qu’une version d’essai. La version gratuite de Chatmapper est, quant à elle, très limitée. Enfin, les clients (studio de développement et/ou éditeurs) avec lesquels j’ai collaboré travaillent autrement.

  • Ubisoft a son propre logiciel de conception de scénario/dialogues : Oasis. J’ai suivi une petit tutoriel maison et j’ai directement écrit dedans. Et c’est le cas de beaucoup de gros studios.
  • Les petites structures, qui éditent des jeux web travaillent souvent à l’ancienne : une suite Office (payante ou non) fait amplement le travail. Le tout, là encore, est de s’assurer de bien utiliser la même. C’est mieux !
  • Enfin d’autres studios (souvent indés) utilisent des logiciels d’écriture interactive opensource. Pas tellement Twine qui est pensé, comme Inform, pour être autosuffisant. Twine est cool pour prototyper mais pas pour l’intégration du texte dans le (moteur de) jeu. Les indie dev se tournent aujourd’hui vers Ink, proposé par Inklestudios. Ink possède un plug-in Unity (mais pas Unreal). Les textes des jeux 80 Days & Burry Me My Love ont été écrit avec ce logiciel.

En résumé, là encore, avant de vous ruer sur une super application sexy mais sacrément dispendieuse, prenez le temps de tester des logiciels gratuits, pas forcément très ambitieux mais agréables dans la prise en main.

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Ronan Le Breton

Ronan Le Breton Story Designer Story Teller Narrative Designer Auteur de mauvais genres

Un commentaire

  1. Halala j’arrive après un long moment. Mars 2020 ! Pfff
    Bon alors BONJOUR! je me pose sur ta page de scénariste. Beau parcours. C’est dure la vie de scénariste (bhou). Et tu plieras comme un roseau dans le vent. Persévérance et imagination voici les mamelles qui m’ont conduites à avancer. Le plus dur fut d’avoir un frère qui dessine trop bien mais se refuse à créer car à trop diversifier ses actions il ne produit rien. C’est un vagabond des limbes. Et je me suis convertis dans les romans. Très bonne continuation pour toi.

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