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Un monde en pièces : une web BD originale

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Un duo d’auteurs pour une web BD

Gaspard et Ulysse (Ulystrations) sont d’abord deux frères. L’un est auteur (rédacteur dans la communication) et l’autre dessinateur de presse. Tous deux sont amateurs de BD. Et un jour, nos frangins ont eu cette idée folle de se lancer dans l’histoire d’une série BD en ligne. Pour le meilleur et le plaisir…

C’est ainsi qu’est née Un monde en pièces.

Une web BD entre hommage et innovation

Un Monde en pièces est une politico-fiction absurde, qui nous raconte le quotidien des habitants d’une ville imaginaire : New-Ébène. New-Ébène est une mégalopole fantaisiste et fantastique : elle est peuplée de citoyens qui ont l’apparence et les attributs de pièces d’échec ! Vous comprenez en quoi la narration de Un Monde en pièces touche du doigt l’absurde.

D’un point de vue esthétique, la BD se lit selon un verticale infinie (exit la frontière de la page papier), verticale parsemée de cases d’un très bel effet noir et blanc. De nombreuses cases sont en outre enrichies d’animations. Le registre est urbain, social et politique. On a l’impression de se trouver au croisement de Sin City de Frank Miller et des aventures de Julius Corentin Acquefacques de Marc-Antoine Mathieu.

Tout en innovant avec un univers singulier, des personnages conceptuels et une forme originale (verticale et partiellement animée), Un Monde en pièces n’hésite pas à assumer ses références et à leur rendre hommage dans sa narration.

Une Web BD qui cherche son éditeur

Un Monde en pièces est aujourd’hui une BD en ligne accessible gratuitement depuis votre navigateur. Leurs auteurs rêvent de la voir publiée sous format papier : franco-belge, italien, comics, peu importe. L’envie est là, le contenu aussi, le public au rendez-vous. Ne reste plus qu’à lui trouver son éditeur.

Et les réelles difficultés commencent là. Gaspard et Ulysse vont alors toquer à la porte des éditeurs classiques et essuient de nombreux refus. En effet l’enjeu pour un éditeur français est : comment financer le passage du numérique au papier (voire du papier au numérique) ?

Actuellement en France, la BD nativement digitale n’a pas encore trouvé son modèle économique. La plupart des plateformes se contentent de proposer des oeuvres issues du catalogue papier éditeur (Iznéo, Sequencity). Une seule propose de la BD nativement numérique, mais elle va plutôt trouver l’inspiration du côté de la Corée (Delitoon).

Ce marché, de la BD numérique, est victime d’une franche fracture. Une offre éditeur (payante) majoritairement numérisée (issue d’une publication papier déjà rentablisé). Et une offre auteur (gratuite) nativement numérique, mais qui peine à exister en dehors du web. Bref, au moment où j’écris ce billet, les auteurs comme les éditeurs tâtonnent et cherchent encore à trouver le Graal de l’édition BD digitale.

Je ne doute pas que ce marché trouvera son modèle un jour, mais il va falloir patienter avant de voir en librairie Un Monde en pièces…

Une rencontre au Labo de l’édition

C’est à l’occasion d’un événement organisé par le café littéraire La Plume en question que j’ai découvert cette oeuvre, présentée par l’un de ses co-auteurs : Garpard Gry.

Je remercie encore une fois l’équipe de la Plume en Question et le Labo de l’édition pour proposer ce genre de rencontres. Je ne peux que vous inviter à suivre le calendrier du Labo de l’édition et à venir à leurs nombreuses opérations dédiées à l’écriture, la narration, l’édition sur toutes ses formes et ses supports.

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Ronan Le Breton

Ronan Le Breton Story Designer Story Teller Narrative Designer Auteur de mauvais genres

2 commentaires

  1. Pepper&Carrot semble avoir trouvé un modèle : se faire sponsoriser par Patreon, et laisser la BD en licence libre une fois produite.

    • Il n’y a pas de réponse simple à cette question complexe.
      Les Coréens publient des webtoons et sont rémunérés par les plateformes.
      En ce qui concerne les Français, certains auteurs lèvent des fonds via Ulule ou Kickstarter pour financer la publication papier.
      D’autres se font financer la création via patreon ou tipee.
      N’oublions pas ceux qui démarchent aussi des éditeurs traditionnels pour la publication papier.
      Enfin, certains proposent leur création à l’achat sur des plateformes ou dans des salons

      Le cas de Pepper&Carrot est singulier, pour ne pas dire étrange. Laisser un tiers exploiter commercialement sa BD. En général, les auteurs qui diffusent sous licence libre se mettent en dehors du système marchand et publient en creative commons sans utilisation commerciale.

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