0

série The Fall: Prey Versus Predator

The Fall : la mise en abyme du chasseur

cover DVD saison1

cover DVD saison1

 

 

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de The Fall.

Tout d’abord, la narration, glacée, réaliste, dans sa froide lenteur dérange et détonne par rapport à une fiction policière US, ultra rythmée, clipée, esthétisante, voire super-héroïsante (7even, Le Silence des agneaux,…).

Ici, nous sommes dans le quotidien, pour ne pas dire, la triste banalité de Belfast. Le lieu, tout comme le point de vue, n’a rien de glamour.
En cela, The Fall s’inscrit plus dans la lignée d’une série continentale comme the Killing, ou sa consoeur britannique Broadchurch : Des gens ordinaires qui se retrouvent projetés dans un monde extraordinaire (tendance glauque)…

Mais, ce qui ce qui fait pour moi l’originalité (USP, Unique Selling Point en anglais), c’est que la narration nous propose de vivre en parallèle, la trajectoire de l’enquêtrice (ici l’incroyable Gilian Anderson, qui s’était faite connaître pour le rôle de Scully de la série X-Files) et celle du tueur en série.
Au point, où ne sait plus très bien qui est le chasseur, qui est la proie.

Certes, nous voyons bien le personnage du psychopathe repérer ses proies avant de passer à l’acte. On nous dévoile ses méthodes, ses rituels, sa cache au trésor.
Toutefois, en parallèle, nous voyons l’étau se resserrer inexorablement sur lui. La Superintendant  (commissaire) jouée par Gillian Anderson et son équipe l’ont raté de peu lors de son troisième meurtre. Et, comprenant qu’ils ont affaire à un tueur en série, définissent rapidement son profil.
Bref, la machine policière, l’autre manière de chasser une proie (cette fois, un criminel et non un innocent), se met en branle.

C’est pour moi la valeur ajoutée de cette série, au-delà de son ton . L’alternance des points de vue et de la progression : protagoniste/antagoniste. La question n’est plus : le tueur va-t-il être arrêté?… Mais : qui chasse qui? Quand nos deux chasseurs vont-il enfin se rencontrer?
Réponse dans la saison 2, que je n’ai pas encore vu….

N.B. Ce procédé narratif très rare, a déjà été employé. Notamment dans la série culte, abandonnée malheureusement avant sa finale : Carnivale – La Caravane de l’étrange. A la réserve près, que dans Carnivale, nous étions dans le désert américain, au lendemain du crack de 1929, dans un univers mystique, fantastique au milieu d’une caravane de Freaks…

Share

Ronan Le Breton

Ronan Le Breton Story Designer Story Teller Narrative Designer Auteur de mauvais genres

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.