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8 conseils pour écrire de la Fantasy

Georges R.R Martin nous livre ses secrets pour écrire de la Fantasy

CC Gage Skidmore

CC by SA 2.0 Gage Skidmore

 

Qui ne connaît pas George Raymond Richard Martin?

Auteur, scénariste et producteur de Fantasy et de Science Fiction.

Considéré aujourd’hui comme le J.R.R. Tolkien américain…

 

Devrais-je plutôt dire qui ne connaît pas sa mondialement célèbre série Trône de Fer?

Qui nous raconte la lutte sanglante de différentes maisons et familles pour s’emparer du trône du monde imaginaire de Westeros…

Voici ce qu’il a déclaré lors d’une sorte de Master Class à l’Opéra House de Sydney en 2013.

1) Laisser libre-cours à votre imagination

Quand on écrit pour l’édition : roman (et même BD, je vous le dis), l’auteur ne se heurte pas aux coûts de production qui contraignent fortement les médias audiovisuels : cinéma, TV et jeux vidéos (changement des décors, casting, création et animation d’assets). L’auteur est libre d’imaginer ce qu’il veut, tant qu’il peut l’écrire ou le dessiner. Et c’est essentiel pour de la grande Fantasy, épique, héroïque, légendaire…

2) N’hésitez pas inspirer fortement de l’Histoire (réelle)

Ainsi, Martin s’être fortement inspiré du contexte médiéval et notamment de la Guerre des deux Roses, qui a vu s’opposé en Angleterre les York et les Lancasters (i.e. Starks et Lannisters dans Trône de Fer).
Multipliez les sources d’inspiration : « stealing from one source is plagiarism but stealing from lots of sources is research! » rappelle-t-il.

3) La violence ne doit jamais être gratuite. Montrez-la dans toute sa laideur!

Martin nous parle d’un pays en proie à une guerre sans pitié et cruelle. Au moyen-âge, même si en termes d’échelle, les conflits n’avaient rien à voir avec ceux du XXe siècle, ils étaient d’une brutalité et dépourvus de sens moral (il n’existait aucune convention militaire). Ils n’épargnaient guère les civils, femmes, enfants et vieillards.

4) Multipliez les Points de Vue afin d’élargir le champ de votre récit

Pour lui, la narration omnisciente, selon le point de vue d’un Dieu, est un peu datée. Il lui a préféré celle d’une mosaïque de personnages, qui chacun, de par leur propre histoire, nous dévoile une partie de la grande histoire.
Pour pouvoir relater finement ces différents points de vue d’humanité, l’auteur doit ensuite se glisser dans leur peau, voir à travers leurs yeux, ressentir ce qu’ils ressentent. Ce qui n’est pas toujours facile (se glisser dans la peau d’un nain, d’une princesse, d’un roi barbare).
Pour autant, il ne faut pas oublier qu’au-delà de leur diversité et leur particularisme, chaque personnage représente une facette de l’humanité. Et c’est cette humanité qui fait d’un récit son intemporalité.
Il s’agit donc de jongler habilement entre subjectivité et universalité.

5) Gérer la multiplicité des personnages demande des compétences et de la chance

Plus votre récit s’étire et s’allonge, plus les storylines de vos différents personnages se développent, se complexifient. Cela devient de plus en plus problématique à suivre. Il n’y a pas de recette ni de logiciel magiques.
Il incombe à l’auteur de dénouer à la fin tous les noeuds dramatiques et espérer qu’il n’en a pas oublié en route. Ce qui dépend fortement de son expérience (et d’un peu de hasard).

6) « Winter is coming »

Tout homme doit mourir. Martin estime que ce n’est pas du pessimisme que de montrer le caractère éphémère de la vie de ses personnages, même les plus emblématiques (i.e. R.I.P Ned Stark). Martin assume l’héritage des Vanités du moyen-âge. Mortels nous sommes.
Il ajoute que la vie sur Terre est ainsi. Elle est parfois injuste et trop courte, mais nous ne devons pas céder au désespoir. Nous devons profiter des meilleurs moments qu’elle nous offre.
Tuer ses meilleurs personnages devient donc une nécessité, un message, une leçon sur notre condition humaine.

 7) Eviter les clichés

Martin nous met en garde de ne pas tomber dans l’erreur. Notamment l’opposition, souvent manichéenne, entre le Seigneur Sombre et les Forces de la Lumière. Le conflit du Bien contre le Mal, récit que l’on trouve . Comme dans la Bible.
Dans la réalité de notre monde, les guerres passées ou présentes sont toujours plus complexes. Il n’y a pas de « good guys » et de « bad guys ». Une guerre est toujours sale, injuste vu d’un côté ou de l’autre. Elle est même menée sous de faux prétextes (cf. la guerre en Irak de Goerges Bush Jr).
Ainsi : « … where you have the Night’s Watch who even though they are filled with thieves and poachers and rapers are heroic people — but they all wear black »

8) Gris est la couleur

Dans le même ordre idée, Martin nous précise que ces personnages sont gris. Ils ne sont ni des héros, ni des monstres. Plutôt un peu des deux. En fonction des circonstances, de leur état émotionnel.
Les Hommes sont changeants, inconstants, imparfaits. Pourquoi les personnages seraient différents? Ils reflètent ce que nous sommes dans la réalité.
Il donne comme exemple : « … Theon Greyjoy, who many people hate, I have to try and see the world through his eyes and make sense of what he does.  »

 

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Ronan Le Breton

Ronan Le Breton Story Designer Story Teller Narrative Designer Auteur de mauvais genres

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