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Walt Disney : sa stratégie trans média

Aujourd’hui, j’ai envie de vous faire partager cette « infographie«  postée dans le webzine Fastcompany par Diana Budds.

Stratégie Crosmédia. Walt Disney, 1957

Le cinéma au cœur du dispositif

Ce diagramme (il date de 1957, autant dire qu’il n’a pas été conçu par un ordinateur et le terme infographie est impropre ici!), nous montre les liens complexes et savamment pesés qu’entretiennent chaque média avec les autres plate-formes de diffusion.

Il est passionnant car il montre que dès le milieu des années 50, Walt a compris comment recycler les meilleurs éléments d’une production cinéma pour obtenir le maximum de contenus dérivés possibles dans les autres média : TV, bande dessinées, livres, musique, magazine Disney, parc Disney, produits dérivés.

Vous remarquez en effet que le cinéma est au centre du diagramme. Il est la clé de voûte du dispositif Disney. La matière originale qui va ensuite donner lieu à une rentabilisation minutieuse et rationnelle. Une production long-métrage Disney, ce n’est pas qu’un film, c’est tout une toile de brand storytelling et d’exploitation commerciale.

Un circuit fermé

Au delà de nourrir chaque plate-forme de diffusion par les créations ou innovations des autres, cela permet à Walt de faire circuler l’utilisateur (ou le consommateur) à l’intérieur de son dispositif. C’est à mon sens la deuxième idée brillante de Walt. Son dispositif fonctionne en circuit fermé. Chaque média renvoie implicitement et explicitement aux autres média Disney.
Dans le magazine Disney, on va trouver des extraits d’une BD Disney, une publicité pour un week end promotionnel au parc Disney, la BD Disney dont il est question est quant à elle un dérivé du dernier film Disney et elle donnera lieu ensuite à un livre, dans la boutique Disneyland, on trouve les vidéos des précédents films Disney dont on a vu certains personnages se balader dans le parc.

Bref, l’expérience Disney ne s’arrête jamais. Le consommateur est subtilement renvoyé d’une plate-forme à l’autre. Il peut ne jamais quitter le storyworld Disney qui est riche et autosuffisant.

Walt avait compris que pour pérenniser la rente de ses marques, il fallait rendre le consommateur captif de son univers et de ses histoires. Walt a appliqué avant l’heure le concept de parcours utilisateur et de rétention, devenus des normes dans les jeux vidéos, le transmédia et le marketing web.

Disney et Star Wars : même combat ?

Il en ressort de la lecture de ce graphique brillant, clairvoyant mais peu scrupuleux (dans la stratégie commerciale de Walt, l’artistique du show est conditionné à l’optimisation économique du business model), que bien avant Georges Lucas (le papa de Star Wars), a compris qu’il a affaire à un public actif et participatif. Les enfants sont prescripteurs et jamais rassasiés. Il faut donc leur proposer une expérience totale, qui n’a pas de fin.

Star Wars a donc eu un précédent : le business model de Walt Disney.
De là à penser que Walt est le sénateur Palpatine et George : Anakin Skywalker. Je vous laisse juge. En tout cas, il semble bien que Star Wars ait rejoint le côté obscur de la Force, puisqu’il a été absorbé par l’Empire (Disney).

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Ronan Le Breton

Ronan Le Breton Story Designer Story Teller Narrative Designer Auteur de mauvais genres

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