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Quand Atari insère de la BD dans ton jeu vidéo

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Atari : un nom mythique

Atari est considérée comme la société qui, dès le début des années 70, a industrialisé, popularisé et mondialisé le jeu vidéo.

Éditeur de jeu, elle a créé des jeux aussi célèbres que Pong ou Asteroids.

Constructeur de machines, elle ne s’est pas contentée de fabriquer les bornes d’arcades, elle a également lancé les toutes premières consoles de jeu : l’Atari 2600 étant la plus célèbre. Elle a même produit avec succès des ordinateurs personnels, comme les Atari ST.

Bref, l’histoire du jeu vidéo ne peut ignorer l’héritage de ce monument d’innovation ludique, détenu aujourd’hui par des capitaux français…

 

L’Atari 2600

La console Atari 2600 représente, dans les années 80, un tournant dans l’industrie vidéoludique. Elle s’écoule à plusieurs millions d’unité et incarne la massification du jeu vidéo, qui s’invite désormais dans les foyers américains puis occidentaux.

Les possibilités techniques et artistiques de la console sont encore très limitées. La palette de couleurs ne dépasse pas en réalité 16 teintes. Les cartouches dans lesquelles sont stockées les jeux ont une mémoire de 2 à 4 Ko.

C’est probablement ce qui explique l’idée de renforcer l’immersion par une narration transmédia.

Afficher l'image d'origineLa stratégie transmédia de Yar’s Revenge

À cette époque, comprenez que Atari est la société leader du jeu vidéo. Elle a les moyens de ses ambitions. Elle décide alors d’inclure, avec la cartouche, des petits comics qui racontent avec des visuels “moins pixelisés”, l’histoire ou l’univers dans lequel se déroule le jeu.

L’exemple de Yar’s Revenge est à ce titre significatif. Le comic book nous raconte la back-story de la partie. La civilisation Yar est attaquée par une autre race belliqueuse, qui prend possession d’une de leurs planètes après l’avoir copieusement irradiée (i.e. éliminé sa population). Les Yars sont furieux et envoient leurs compatriotes à l’assaut de la forteresse afin de venger la mort de leurs semblables ! Imaginez la tension galactique de ce jeu, qui s’est vendu à des millions d’exemplaires.

Plus sérieusement, et c’est la raison de ce billet, le plus gros éditeur de jeu vidéo de l’époque a déjà l’idée de proposer à sa communauté une narration transmédia (comme l’entend H. Jenkins) : deux plateformes et deux histoires spécifiques mais appartenant au même storyworld.

  1. le préquel du jeu illustré sur papier (support BD)
  2. l’histoire principale racontée sous la forme d’un jeu de shoot’en up (support vidéo et interactif)

Vous êtes sceptiques ? Vous allez me rétorquer que les deux supports (BD et jeu) sont inclus dans le même coffre. Sachez quand même qu’Atari publiera, en sus, 2 albums sur jeu Yar’s Revenge, qui comportent musique et drama audio qui enrichissent encore la narration du jeu. Alors, reconnaissez qu’il y a bien, dans l’esprit de ces pionniers du jeu vidéo, l’esquisse d’une intention transmédia.

Yar’s Revenge : le spot TV (archive)

Atari : le mariage du comics et du jeu vidéo

L’exemple de Yars’ Revenge n’est pas un cas isolé. Atari a réalisé d’autres comics en complément de ces jeux. Ce fut notamment le cas de Centipede. Et grâce à la magie d’internet, vous pouvez aujourd’hui consulter librement toutes ces petites pépites BD qui ont été numérisées et mises en ligne.

Il ne me reste plus qu’à conclure par :

« May the Fun be with You »

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Ronan Le Breton

Ronan Le Breton Story Designer Story Teller Narrative Designer Auteur de mauvais genres

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